BDSM et domination : Stop aux clichés sur les Dom
Quand on parle de BDSM, certains clichés ont la vie dure. Et s’il y a bien une figure qui cristallise fantasmes et idées reçues, c’est celle du Dominateur. Froid, autoritaire, l’égo gonflé à bloc… ce personnage semble tout droit sorti d’un roman à succès. Mais la réalité du BDSM est bien plus subtile, profondément humaine — et surtout ancrée dans des valeurs de respect, de communication et de consentement.
Domination : un rôle fondé sur la responsabilité
Contrairement à ce que l’on imagine, le rôle de dominant.e dans une relation BDSM n’est pas de « prendre le pouvoir » pour soumettre ou humilier. Il ne s’agit pas de jouir d’une toute-puissance incontrôlée. Le ou la Dom est avant tout un.e guide, un repère.
Son rôle ? Accompagner, sécuriser, écouter.
Être dominant.e, c’est prendre soin de l’autre — dans le cadre d’un jeu consenti, clair, et défini à l’avance. Ce n’est pas « faire ce qu’on veut », mais « faire ensemble », dans une dynamique d’échange, où la sécurité physique et émotionnelle est essentielle.
Exit le fantasme de l’alpha
L’imaginaire collectif – grandement nourri par la pop culture, merci Christian Grey – nous vend une image caricaturale du Dom : grand, froid, riche, inaccessible. La personne qui ne doute jamais, ne pleure jamais, impose tout, décide de tout. Mais cette image est non seulement fausse, elle est aussi potentiellement dangereuse.
Elle écarte toute notion de consentement et gomme l’idée même de communication. Dans le vrai BDSM, on ne joue jamais sans parler. On prépare, on explore, on ajuste, on s’arrête si besoin. Le ou la soumis.e est tout autant acteur.trice que le ou la dominant.e. C’est un échange, pas un rapport de force.
Le consentement, pilier fondamental
Je ne le dirai jamais assez : sans consentement, ce n’est pas du BDSM. C’est de la violence. Le consentement doit être clair, libre et éclairé. Il ne peut pas être obtenu sous la contrainte, la manipulation, l’effet de l’alcool ou des drogues, ou encore dans un moment de vulnérabilité (fatigue, émotion intense, etc.).
Et ce consentement, il est réversible à tout moment. Un “non” ou un mot de sécurité (safeword) doit immédiatement mettre fin à la scène. Le Dom n’a pas à “insister”, “provoquer” ou “tester les limites” sans l’accord de son ou sa partenaire.
Aftercare et écoute : les vraies preuves de force
Dans une scène BDSM, ce qui se passe après est tout aussi important que le reste. On appelle cela l’aftercare. Il s’agit de prendre soin de l’autre, de le.la rassurer, de l’aider à revenir à un état émotionnel stable. C’est un moment de tendresse, de connexion, de bilan.
Un.e bon.ne Dom sait que son rôle ne s’arrête pas à la fin d’un jeu. Il ou elle est là pour accueillir les émotions, entendre les ressentis, et adapter ses pratiques pour la suite. Cela demande de l’écoute, de l’humilité, et une belle dose d’intelligence émotionnelle.
👉 Pour creuser le sujet, je t’invite à lire la chronique dédiée à l’aftercare, ici.
Redéfinir les rôles dominants dans le BDSM (et ailleurs)
Le BDSM, c’est aussi un terrain pour réinventer les rapports de pouvoir — surtout quand ceux-ci sont conditionnés par les normes de genre.
Être Dom ou Domina ne dépend ni d’un sexe, ni d’un genre, ni d’un physique “imposant”. Ce rôle est ouvert à toute personne capable d’écoute, de responsabilité, de respect.
Ce n’est pas l’image qu’on projette, mais la posture qu’on adopte — éthique, attentive, bienveillante — qui fait un.e bon.ne dominant.e.
Valoriser une domination consciente, respectueuse, c’est élargir les représentations du pouvoir.
On sort des schémas virils et rigides pour embrasser une autorité plus douce, plus connectée. Une force qui protège, qui guide, qui s’adapte. En somme, une autre manière d’exercer le pouvoir : responsable, assumée, profondément humaine.
Pour conclure,
Le BDSM, loin des stéréotypes, est un terrain de jeu exigeant, mais profondément riche quand il est pratiqué dans le respect de chacun.e. Le rôle de dominateur.trice n’est pas celui d’un dictateur, mais d’un.e partenaire engagé.e, à l’écoute, et pleinement responsable.
Redonnons à la domination ses lettres de noblesse : celles du respect, de la communication et du consentement.
J’ai jamais testé le BDSM, mais pourquoi pas 😜
Je crois bien comprendre ce qu’est le BDSM et c’est pour cela que je peux dire sans détour que ça ne m’excite pas du tout.
Je suis plus sensible au slow, voire vanille mais sans exclusivité. En fait j’aime la variété, mais sans y inclure le BDSM.
Bonjour , mais exemple Domination-Soumission entre Femmes , une Femme Hétéro Patronne et Autoritaire dans son Entreprise , Elle peut perdre son Autorité face à une Employée Lesbienne Dominante et se laisser Dominée et devenir Soumise ???