Récits érotiques

Escapade messine

J’étais en déplacement à Metz depuis deux jours pour une mission de consulting RH, pas inintéressante, mais sans grand frisson. Je savais que j’aurais mes soirées de libre. Alors comme souvent, je m’étais reconnectée à mon appli fétiche, histoire de voir si le destin avait envie de jouer un peu avec moi.

Il s’appelait Nicolas.

Quarante-quatre ans, consultant aussi, dans un tout autre domaine, lui-même en déplacement pro pour la semaine. Un mètre quatre-vingt-dix, des épaules larges mais pas trop, un corps vivant, entretenu sans obsession. Sur ses photos, un regard franc, un petit pli au coin des lèvres quand il sourit. Pas de promesse enflammée dans nos échanges, juste une tension délicieuse entre les lignes. Le genre d’homme qui n’a pas besoin d’en faire trop pour donner envie.

En fin d’après-midi, je me suis accordée une pause au centre Saint-Jacques. J’avais repéré la boutique Valège la veille, et l’idée d’une lingerie un peu plus… adaptée à la soirée me trottait en tête. J’ai craqué pour un ensemble prune en dentelle, un peu audacieux, juste ce qu’il fallait. Culotte échancrée, soutien-gorge balconnet remontant fièrement ma poitrine.

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En rentrant à l’hôtel, j’ai pris mon temps. Douche longue, maquillage léger, parfum discret mais entêtant. J’ai enfilé la lingerie, puis une robe noire ajustée, fluide, avec un décolleté dévoilant juste ce qu’il faut de mon 85C. J’ai enfilé des bas et mes talons et je me suis regardée dans la glace. J’étais prête.

Nicolas m’attendait en bas, devant l’hôtel. On s’est souri. Il m’a dit bonsoir d’une voix chaude, et son regard a glissé sur moi avec cette lenteur qui fait frissonner. Sans rien presser, il m’a proposé de marcher jusqu’au resto. Dix minutes plus tard, on s’installait face à face à une table du restaurant Osaka, ambiance feutrée, sushis élégamment servis, et nos genoux qui se frôlaient déjà.

Le premier verre de vin blanc à peine entamé, sa main est venue se poser doucement sur ma cuisse.

Elle était chaude, ferme, rassurante. Elle n’a pas bougé tout de suite. Sa main s’est simplement posée là, sur le tissu de ma robe, comme un ancrage. Mes cuisses se sont légèrement resserrées, non pour le chasser, mais comme un réflexe de pudeur délicieusement inutile. Nos regards se sont croisés par-dessus nos verres. Il a souri, lentement, sans un mot.

Je continuais à picorer mes makis, mais mon attention s’était égarée ailleurs. Il a remonté un peu sa main, juste assez pour atteindre la limite de ma jarretière. Mon souffle s’est accéléré. Il savait ce qu’il faisait. Et il le faisait avec cette lenteur calculée qui décuple chaque frôlement.

— Tu portes des bas, m’a-t-il soufflé.

Ce n’était pas une question. C’était une constatation, presque une caresse verbale. Je n’ai rien répondu. J’ai juste pris une gorgée de vin, puis je me suis légèrement avancée, glissant ma jambe entre les siennes. Mon genou a de suite senti une bosse impressionnante se former dans son pantalon.

Le repas s’est poursuivi, mais je ne pourrais plus te dire ce que j’ai mangé. À un moment, ses doigts ont glissé sous la table, soulevant un pan de ma robe. Il n’est pas allé plus loin. Pas encore. Il a effleuré ma peau nue, découvert la dentelle. Il a souri à nouveau. Moi, j’étais déjà brûlante.

Quand l’addition est arrivée, je n’avais plus qu’une seule envie : me retrouver seule avec lui.

Il a pris ma main pendant qu’on marchait. Ses doigts entremêlés aux miens avaient quelque chose de tendre et de sûr à la fois. Je sentais en lui cette maîtrise tranquille, cette sensualité posée. Le genre d’homme qui sait prendre son temps.

Une fois dans l’ascenseur, silence. Il m’a simplement regardée. Longtemps. Et quand les portes se sont ouvertes à l’étage de ma chambre, il m’a suivie sans un mot.

Dès qu’on est entrés, il m’a plaquée doucement contre la porte, son corps à peine contre le mien, ses mains encadrant mon visage.

— Tu me plais beaucoup, a-t-il murmuré.

Et puis ses lèvres ont trouvé les miennes avec cette assurance douce, celle d’un homme qui sait écouter les corps. Pas de précipitation. Juste la chaleur de son souffle, le poids contenu de son désir. Ses mains ont glissé dans mon dos, dézippant ma robe au passage, la laissant glisser doucement au sol.

Je suis restée debout, dos contre la porte, pendant qu’il faisait quelques pas dans la pièce. Il a retiré sa veste, déboutonné lentement sa chemise, sans me quitter des yeux. Sa peau hâlée, ses muscles fins mais dessinés, et cette tension sous la ceinture qu’il ne cherchait pas à cacher. Mon ventre s’est noué d’anticipation.

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Il est revenu vers moi, a glissé ses doigts le long de mes bras jusqu’à mes poignets, qu’il a levés au-dessus de ma tête. Un frisson m’a parcourue quand j’ai senti son bassin frôler le mien. Sa bouche s’est posée contre mon cou, a descendu lentement jusqu’à la naissance de mes seins. La dentelle du soutien-gorge formait une barrière bien inutile : mes pointes déjà dures s’y frottaient avec impatience.

Ses doigts ont caressé le galon du tissu, ont dénoué l’attache dans mon dos avec une lenteur presque cruelle. Mon soutien-gorge a glissé sur mes bras, dévoilant mes seins gonflés de désir. Il les a contemplés un instant, avant de poser ses lèvres sur l’un d’eux, traçant un cercle lent de sa langue.

Un gémissement m’a échappé.

Il m’a ensuite portée jusqu’au lit, sans effort, juste vêtue de ma petite culotte. Prune. Comme une promesse mûre à cueillir. Il a pris le temps de la contempler, ses doigts effleurant la dentelle humide avec une lenteur presque cérémonieuse. Puis il l’a descendue, centimètre après centimètre, ses yeux plantés dans les miens, comme s’il cherchait à déchiffrer chaque frisson qui me traversait.

À genoux devant moi, il a glissé ses mains le long de mes cuisses jusqu’à l’élastique de mes bas. Il les a roulés lentement, ses paumes effleurant ma peau nue avec une tendresse concentrée. Puis, ses doigts sont remontés à l’assaut de mes courbes, jusqu’à cette culotte qu’il connaissait déjà par cœur. Il l’a fait glisser à nouveau, cette fois dans un silence chargé d’électricité, sans jamais quitter mon regard.

Sa langue est venue se poser sur ma peau, douce, tiède, précise. Je me suis ouverte à lui, brûlante déjà. Il a léché, aspiré, exploré, goulûment, méthodiquement. Son souffle contre moi, ses mains calées sur mes hanches… Je m’agrippais à ses cheveux, le souffle court, la gorge pleine de soupirs. Il m’a emmenée au bord avec une maîtrise presque cruelle, sculptant mon plaisir comme s’il en connaissait chaque relief. Mon corps s’est tendu, secoué d’un orgasme profond, éclatant, qui a envahi la pièce en gémissements incontrôlés.

Lorsqu’il s’est redressé, son regard brillait d’un feu que je ne lui connaissais pas encore. Il a enfin retiré son boxer, dévoilant un sexe dur, imposant. Mon envie était immédiate, presque animale. Je me suis penchée, ma bouche cherchant déjà à le goûter. Ma langue a dansé autour de son gland perlé de désir, le léchant avec ferveur. Impossible de le prendre entièrement, mais je savais exactement comment lui donner du plaisir. Et je l’ai fait, avec faim, avec envie.

Nous étions prêts. Plus que prêts.

Quand il est enfin entré en moi, ce fut d’une lenteur brûlante, presque solennelle. Chaque centimètre étirait, remplissait, faisait monter en moi une vague plus forte que la précédente. Il s’est arrêté un instant, enfoncé au plus profond, pour que je le sente. Pleinement. Pour marquer ce moment.

Puis il a commencé à bouger. Lentement. Profondément. Comme s’il m’explorait. Comme si on avait toute la nuit. Et c’est ce qu’on a pris.

Son endurance égalait sa carrure. Nous avons varié les plaisirs, passant d’un missionnaire intense à une Andromaque torride, où j’ai pu m’empaler sur lui à mon rythme, savourant chaque millimètre de cette pénétration qui m’arrachait des gémissements à chaque mouvement.

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Ses mains posées sur mes hanches me guidaient, m’encourageaient à aller plus loin, plus fort. Puis une levrette plus vive, plus sauvage, nos corps claquant l’un contre l’autre, nos respirations se mêlant dans une cadence effrénée.

Et enfin, la lenteur. Cette lenteur rythmée, brûlante, presque douloureuse tant le désir était à son comble. Nous nous sommes retrouvés là, face à face, à nous regarder dans les yeux alors que le plaisir nous prenait ensemble. Un feu d’artifice contenu. Une explosion douce.

Un orgasme partagé comme un bouquet final, étourdissant, suspendu.

Couverts de sueur, repus et encore frémissants, nous avons repris notre souffle dans un silence complice, bercés par les battements ralentis de nos cœurs. Il a déposé un baiser sur mon épaule avant de se lever pour aller à la salle de bain. J’ai entendu l’eau couler, deviné la vapeur s’élever autour de son corps encore vibrant.

Quand mon tour est venu, j’ai savouré la fraîcheur de la douche comme un baume après l’incendie. Mon reflet dans le miroir avait des joues rosies, des cheveux en bataille et ce petit air de satiété que je connaissais bien. J’ai souri.

On s’est retrouvés, chacun dans un peignoir moelleux, assis au bord du lit, les jambes croisées, les yeux mi-clos. Il a pris mes pieds dans ses mains, comme si c’était la chose la plus naturelle au monde. Ses pouces ont commencé à masser mes voûtes plantaires avec une lenteur presque méditative. Ce geste, simple en apparence, m’a émue bien plus que je ne l’aurais cru.

On a parlé à mi-voix, de tout, de rien, de nos vies, de nos villes, de la douceur étrange de cette parenthèse. Aucun besoin de promesses. Juste l’évidence d’avoir partagé quelque chose de vrai.

Quand l’heure a fini par nous rattraper, il m’a embrassée doucement une dernière fois, sur le front cette fois, comme un point final délicat. Puis il est parti, me laissant seule dans la chambre, le corps encore traversé d’échos et l’esprit étrangement apaisé.

Je me suis glissée sous les draps, le cœur un peu plus léger, et un sourire au bord des lèvres.

Alice

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